mercredi 6 février 2008

olala...

mardi 5 février 2008
- 10h -

Remarque d’hier :
Ah mais je comprends mieux à quoi sert le petit robinet à ras du sol dans les toilettes…

Je me réfléchis à pas mal de choses à la fois. Les gens qui me connaissent savent que je peux ne pas dormir pendant une nuit juste parce que ma réflexion vagabonde d’idée en idée et que je ne vois pas l’heure passer. Vu de l’extérieur, je pense que dans ces moments là je dois vraiment avoir une tête d’autiste, avec les yeux grands ouverts, ne bougeant pas des heures durant… Et c’est encore ce qui s’est passé cette nuit ! Résultat : 2h de sommeil, mais la forme est là. Ok ça risque de ne pas durer toute la journée, mais bon on verra bien.
Remarque d’aujourd’hui :
Le courant à peu près une fois par heure au travail, vive mon ordinateur portable !

La gravité en inde
Lorsque j’emploie ce mot, je ne parle pas de la gravité du caractère sérieux du cas l’Inde. D’ailleurs les gens qui auraient pu penser cela ont un gros problème avec les prépositions de la langue française… En plus tout le monde sait déjà que les indiens sont graves. Une preuve ? En voilà deux : Ils conduisent à gauche, et… Ils conduisent des éléphants à gauche ! Ça vous va ? Je parle en fait du phénomène physique, vous voyez Newton, la pomme, tout ça ?
Sérieusement la gravité doit être modifiée ici, ou alors les indiens n’ont vraiment peur de rien. Ici tout a l’air d’être sur le point de s’effondrer. On se demande par quel miracle la bourrasque de vent à 2km/h qui vient de passer n’a pas tout fait tomber. Mais le pire, c’est qu’ils osent placarder des énormes affiches avec support métallique de dix mètres par quatre en haut des immeubles dans lequel je n’oserai à peine mettre un pied sur la première marche de l’escalier de peu d’être trop lourd. Ils vont faire passer bientôt le métro aérien sur une plateforme construite par des borgnes unijambistes avec un seau rouillé, un bout de bois et un échafaudage en tubes d’acier trois fois plus vieux que moi…

Investiture
Aujourd’hui est le grand jour : Je pars à 15h du boulot pour aller dan mon appartement et faire les courses avec Sudhir, car il n’habite pas loin… Je vous raconte tout ça dès que c’est fait et que j’ai un moment.



- 19h -
Bon, autant vous dire tout de suite, ce n’est pas la fête ici… En faite voilà à peu près une heure que je suis dans mon appart. Sudhir m’a accompagné avec le chauffeur jusqu’à mon appart, on a déposé et on est reparti au marché chercher de quoi manger pour ce soir, et il m’a ensuite ramené dans mon nouveau chez-moi. J’ai commencé par faire quatre fois le tour car l’appart est plutôt grand pour un petit européen pommé comme moi, avec de portes partout qui relient les différentes pièces… Je ne savais pas trop par où commencer, j’ai commencé par tout à la fois. J’ai déballé les courses, chauffé ma chambre avec le petit chauffage d’appoint électrique, cherché les draps, tenté de mettre en route la télé et l’eau chaude, faire une machine etc. Une heure plus tard, la machine a tourné mais je doute vraiment que mon linge soit bien lavé, ma valise n’est toujours pas défaite, mon lit n’est pas fait, je n’ai pas d’eau chaude (petit chauffe-eau en panne ?), la chasse d’eau fuit du coup je vide les toilettes au seau, la télé ne capte aucune chaîne, il y a de la poussière vraiment partout (jusqu’au fond des oreillers, et il suffit que je touche quelque chose pour que mes mains soient noires), et je commence vraiment à me demander qu’est-ce que je suis venu faire ici… Encore dans la guest house ça allait car c’était propre, je discutais un peu avec Ratan, il me faisait à manger (même si ça n’est pas un problème pour moi), je jouais avec ses enfants… C’était un abri, certes pas forcément grandiose, mais largement suffisant pour moi ! A présent je galère ici, coupé du monde (pas d’internet pour l’instant), tout est crade et rien ne marche… Il va vraiment falloir que je m’y fasse. Moi qui comptais pouvoir me créer une petite bulle dans cet appartement pour m’échapper de la dureté de ce pays, je sens que ça va être dur. Quelques larmes ont déjà coulées, et ça ne sont sûrement pas les dernières… Il va falloir que je me reprenne, mais là il fallait que je vous écrive, car cela me donne l’impression de pouvoir m’évader un instant à travers ces touches de mon clavier. Arno, respire… allé ça va le faire, motive-toi, tu en es capable, tu peux leur montrer que c’est possible.
Il va être tant d’y retourner, j’ai une valise à vider et le repas à préparer… Vous me manquez.
Bon j’ai rien pu vider, trop déprimé de la vie ce soir ! Je me pose devant mon pc pour essayer de dormir.






Mercredi février 2008
- 10h -
Bon et bien un peu dur ce matin… J’ai pas beaucoup dormi de la nuit, et j’ai dormi sur le canapé car le lit sentait vraiment la mort et était rempli de poussière. J’avais mis le chauffage d’appoint électrique à côté de moi, mais il a claqué dans la nuit ! Donc résultat, entre mes nouveaux amis les acariens, le froid et la fatigue, on ne peut pas dire que ce soit la grande forme. Du coup ce matin j’ai refais mes bagages pour me tenir prêt à partir au cas où, car je me suis dit qu’après tout rien ne me forçait à rester ici, je pouvais toujours me payer une chambre ailleurs (je pense à la guest house de Ratan par exemple). La seule chose qui m’a stressé cette nuit, c’est qu’ils avaient fait tout ça pour moi, et qu’au bout du compte j’y restais qu’une nuit. Je ne savais même pas s’il le loue, s’il était à eux, etc. De plus ils ont demandé à installer Internet. Pour toutes ces raisons je stressais un peu d’avoir à leur dire qu’une seule chose comptait pour moi ce matin : Partir de l’appart ! J’ai donc été voir mon Tuteur Gupta ce matin en arrivant, et je lui ai dis que ça s’était plutôt mal passé : Allergie à la poussière, pas d’eau chaude, pas de tv, etc. Il me répond qu’ils ont loué l’appartement pour un an… Gloups ! Alors je lui explique que ça ne va vraiment pas être possible là-bas… Il me dit que Sinha (celui qui gère tout ça) n’est pas là aujourd’hui mais qu’il lui en parlera demain. J’ajoute que si possible je préfèrerais encore payer l’appartement pour les 6 mois et retourner à la guest house.
Je suis retourné à mon bureau jusqu’à il y a 5 minutes : Sudhir voulait me parler. On est allé dans le bureau de Sinha (qui était là finalement…) et ils ont commencé à me faire un discours comme quoi, il ne fallait pas que je déprime, qu’il y avait quelques jours d’adaptation, et qu’ils allaient arranger ça (comme d’habitude : « We will find an arrangement »). Je leur ai dis que c’était plus pour ma santé que pour le moral, même si je vous avoue que le moral irait mieux ailleurs ! Ils m’ont également dit que je ne pouvais pas retourner à la guest house car ça n’était pas légal, on ne peut pas y rester plus de quelques jours, il faut faire une demande à l’immigration pour la moindre extension d’une journée… Donc conclusion, pas trop de choix : Ils ont pris cet appartement car il n’y a pas trop de circulation entre lui et l’usine, les deux stagiaires français précédents ont dormi dedans, donc je dois mis faire, point. Ils vont envoyer quelqu’un le re-nettoyer aujourd’hui, et réparer tout ce qui déconne. Si je veux la télévision, il faut qu’il la connecte, donc j’ai dis « c’est bon pas la peine si j’ai internet », parce que bon, la télé en hindi, ça n’est pas très passionnant. Ils ont acheté une carte pour internet que je dois brancher à mon pc, elle devrait arriver demain. Et puis et bien il va falloir être courageux car c’est le seul atout que je peux avoir : Le moral.
Il faut apparemment que j’aille me faire enregistrer au ministère de l’immigration Indien, et par la même occasion prolonger mon visa. Ils vont m’y emmener dans la semaine. De plus d’ici peu ils me donneront une voiture, pour que je puisse aller faire mes courses seul par exemple, car je ne peux pas y aller à pied c’est trop loin (environ 5km).
Ca promet d’être un peu dur tout ça, enfin comme je l’ai dis plus haut, il va falloir que je sois courageux, et que j’assume mes choix…
Sinon dans un autre registre regarder les photos au dessus d’un voisin de palier que j’ai rencontré en sortant de mon appart ce matin !

Remarque du jour :
Il y a des singes qui se baladent
Dans les immeubles

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bah alors cousin, quoi qui t'arrives ? Je me doutes que ça doit être dur de se retrouver seul dans ces conditions, mais tu peux y arriver, tu vas y arriver ! C'est normal que tu es des coups de blues.
Ici, on pense beaucoup à toi et on suit tes récits jours après jours.
Sympa ton voisin de palier...
Au fait, tu pourrais me donner les derniers chiffres de ton num de portable ?

Gros bisous

Lily la cous'

Anonyme a dit…

Coucou petit nono
Ecoute courage mon pti ! ça va aller même si les conditions de vie sont pas facile, mais dit toi que ce n'est que quelques mois et que ces expériences sur le coup qui peuvent paraitre trés négatives te seront profitables plus tard !
Grosbisou
Honorine

Coco a dit…

Courage mon petit nono,

je crois que c'est dur pour tout le monde, une fois la premiere phase de découverte passée on en prend un petit coup au moral. Bon je ne suis pas trop á pleindre mais sur toute la centrale il n'y a que 4 personnes qui parlent anglais, le boss, le responsable de la production, mon tuteur et moi. Donc á table je me sens parfois un peu seul! lol. Enfin bon je n'ai qu'une chose á dire:
courage mec, je pense fort á toi!!

Et n'oublie pas:

Kiss And Free FIGHT!!!!

Do a dit…

Courage ti charlot je suis certaine que tu vas vite te reprendre et vivre tout ca a sa juste valeur ... une fée ki passait par la et ki pense bien a toi !

Arno a dit…

Merci à tous pour votre soutien, ça réchauffe le cœur...!
Biz