Mon 1er Week-end

Bonjour à tous, une fois encore je me suis laissé allé pendant ce week-end pour vous raconter ce que j'ai vécu, et ça vaut le détour !
Bon ceux qui ne veulent pas tout lire, je peux leur dire en deux mots que je vais à mon appart cet après-midi, que j'ai visité Delhi et un temple magnifique ce week-end, et que j'ai un nouveau numéro de tél indien perso tout frais payé par la boite : le (+91)99589859.. et les 2 derniers chiffres vous n'aurez qu'à me les demander et je vous les donnerez en MP.
Voilà gros bizoos à tous, et bonne lecture !
Ceux qui veulent la même chose qu'au dessous, mais avec les photos, dites-le moi j'ai préparé un fichier que je pourrai vous envoyer par mail !



VENDREDI

En fait aujourd’hui j’ai appris que si je n’allais pas directement à mon appart, c’était pour m’habituer à la nourriture indienne et pour avoir quelqu’un pour moi en cas de besoin. C’est pourquoi je suis dans cette guest house jusqu’à Lundi. Ratan, l’homme chez qui je suis, me cuisine de la nourriture indienne végétarienne très bonne pour me faire découvrir toutes les facettes de la cuisine indienne sans trop d’épices à la demande de mes chefs au boulot, pour que mon estomac de français s’habitue. Ce qu’il y a d’étrange, c’est qu’il me fait à manger, me prépare la table, que je mange seul et… Qu’il me regarde manger pour s’assurer que je mange de tout et à ma faim, et pour savoir si je trouve ça bon ou pas. J’ai eu le malheur de demander s’il avait besoin d’aide pour
débarrasser, il s’est quasiment vexé et m’a dit qu’il se chargé de tout… Je dois donc juste descendre pour l’heure du repas que je fixe (car en plus il me demande à quelle heure je veux manger !) et remonter une fois que j’ai fini de manger. Le petit déjeuner est très différent de chez nous : Il me prépare du pain de mie grillé sur lequel je tartine du fromage liquide pas bon, et il me fait une omelette avec des légumes dedans que je ne saurais pas tous énumérés (oignons, épinards ?, etc.) qui est assez bonne, bien que difficile à avaler à 8h du matin ! Le tout est servi avec du très bon thé. Le seul problème de cette situation était le chauffage : Il n’y en avait pas ! Je parle au passé car dès le 1er matin, quand j’ai eu le malheur de dire à Ratan que j’avais eu un peu froid, il m’a mis dans la journée un chauffage d’appoint à côté de mon lit. Un amour !!
Vendredi après-midi je suis donc parti voir mon appartement dans le greater Noida, quartier (un peu) plus propre, ou du moins avec moins de monde vivant sur le trottoir… L’appartement est bien, avec un intérieur loin de la photo high-tech du site mais propre, avec une déco un peu rustique à l’indienne. Mais une fois les photos et mes affaires installées, je pense que ça me conviendra vraiment. J’ai remarqué qu’il n’y avait également pas de chauffage, juste un mini appareil d’appoint, mais bon d’ici un mois le soleil devrait commencer à taper fort, donc pas de problème. C’est surtout la nuit (et donc au réveil et en soirée) qu’il fait froid. Je suis également allé voir le « supermarket ». Je m’attendais avec ce nom à une sorte de grande surface… Mais non il ne fallait pas rêver ! C’est une sorte de quartier pas très propre blindé d’indien qui errent ici et là avec plein de petits magasins spécialisés, faisant 3m² tout au plus… Une fois cela vu, l’employé chargé de me montrer tout ça m’a promis de venir me chercher samedi à midi pour me faire visiter New Delhi et ensuite s’est fait déposer par le chauffeur. Ce dernier m’a ensuite ramené chez moi (enfin à la guest house) directement sans passer par la case boulot. Je me suis assoupi dans la voiture malgré les trous dans les routes, les klaxons et les coups de freins… Je commençais tout simplement à me sentir bien...
Une fois rentré, j’ai commencé à écrire ce message, et vers 18h, Ratan est monté me voir. Il me demande direct si la température est meilleure, soucieux de ma santé. Je lui explique qu’on m’a dit au boulot qu’il fallait que j’aille acheter des médicaments car mon état est loin d’être très bon avec ce gros rhume et cette toux. Il me dit « no problem, I will find an arrangement ! », phrase qu’à peu près tout les indiens avec qui je discute me disent ! Il me demande si je veux un thé, je réponds oui car je me dis que ça ne peut pas me faire du mal, vu qu’il fait un thé excellent ! Je descends et je tombe sur sa famille (sa femme et ses deux jeunes garçons) en train de goûter, assis sur le tapis. Oui car ici le tapis, à part pour les étrangers comme moi, c’est la table à manger ! Ils me proposent de se joindre à eux et je vois l’homme qui revient avec un appareil photo. Il me sert une tasse de ce merveilleux thé (ressemblant à du Chaï pour les connaisseuses et connaisseurs, mais en encore meilleur je crois) ainsi qu’une sorte de Samossa aux légumes. Il me précise qu’il n’y a pas d’épice qui pique dedans, mais ce n’est pas pour autant qu’au moment où j’écris ces lignes les lèvres me piquent encore un peu ! Il demande alors à sa femme et ses deux enfants de venir autour de moi (qui me bâfrais gentiment de ce très bon samossa assis sur le tapis !) pour prendre une photo. Ensuite il demande à sa femme de prendre une photo et ils échangent ainsi les rôles. C’est alors que vu que l’idée de les photographier me tentait déjà bien avant, j’ai sauté sur l’occasion pour leur demander. Il me dit oui donc je cours chercher mon appareil photo et j'ai donc à présent l'album de famille de la famille Roy !

Ils étaient morts de rire en voyant la photo sur l’écran de l’appareil ! Une fois le thé avalé, il me propose de venir avec lui chercher les médicaments. J’accepte avec grande joie ! Et nous voilà donc parti tous les deux sur son scooter, dans les rues non éclairés du quartier si ce n’est par tous les différents véhicules y circulant (vélos, tricycles, scooter, mobylettes, tracteurs, motos, voitures, vaches, camions, chevaux, pelleteuses, etc.). C’était trop bon car il y avait moins de monde, du coup il roulait pépère avec moi derrière… Cinq minutes plus tard nous voilà arrivé dans un « market » dont je ne me souviens plus le nom, lieux féérique : Des marchant dans tous les sens, cuisinant, vendant des épices, des babioles, du tissus, le tout éclairé par des torches à gaz et les lumières des petites échoppes. Et là je me dis que c’est bien la dernière fois que je sors sans mon appareil ! C’est décidé je me le fais greffer à la ceinture ! Bon je ne vous dis pas que ça sent la rose, que les rues sont propres, etc. En fait c’est même le contraire !! Ca sent très fort la nourriture et l’eau croupie, on a l’impression par moment qu’il y a du brouillard mais ça n’est pas du brouillard…! On ne saurait donner une limite exacte entre la route et le trottoir, mais j’ai trouvé ça tout de même magique, d’être fondue dans cette masse, ces couleurs et ces odeurs et cette vie tout simplement ! Nous avons marché un peu jusqu’à une échoppe qui devait (je pense !) être une pharmacie. Le vendeur et Ratan se sont parlés entre eux puis le gars a ramené des boîtes de médicaments, en a découpé quelqu’un des plaquettes et les lui a donné. Il n’a jamais voulu que ça soit moi qui paye, il a donc payé (113 roupies = env. 1€) pour 3 jours de traitement. Je ne pourrais donc pas vous dire ce que je prends car je n’ai pas la notice !! Mais bon, Ratan a l’habitude d’héberger des européens comme moi donc il sait ce qu’il fait. Voici le nom de mes médicaments : NICIP PLUS qui contient du paracétamol, AZILUP qui contient de « l’Azithromycin anhydrous », et le troisième je n’ai pas le nom car il n’est pas marqué sur le côté de la tablette que j’ai !! Je pense que c’est « Relent » mais je ne sais même pas à quoi il sert ! Enfin bon on verra bien, si demain c’est pire j’irai à la clinique !

A présent j’attends le dîner pour savoir quelle surprise il m’a préparé !

Ah oui au fait j’ai oublié de vous dire, je pense que je vais mettre une petite remarque insolite chaque jour. Voici celle d’aujourd’hui :

Les indiens n’ont pas de papier toilette dans les WC, même chez Leroy Somer…


SAMEDI

Aujourd’hui c’est le week-end, j’ai de la chance je suis arrivé un week-end où ils ne travaillent pas (à Leroy Somer on ne travaille pas ni le 1er ni le 3e samedi de chaque mois). J’ai donc pu prendre mon temps dans mon lit. Le quartier a beau être réputé calme, pour un européen ça reste vraiment très bruyant ! Mais bon ça me ne dérange pas du tout, j’ai été réveillé à 7h45, car il n’y a pas de volet, seulement des rideaux, et les oiseaux piaillaient à ma fenêtre… Je suis resté au lit jusqu’à 10h environ. Quand je suis descendu, j’ai réalisé que je n’avais pas dit à Ratan que je ne travaillais pas aujourd’hui. Il m’avait donc préparé mon petit déjeuner depuis 8h ce matin, si ce n’est plus tôt… Je me suis donc excusé mille fois, puis on a discuté de ce que j’allais faire ce week-end. Quand je lui ai dit que j’allais visiter Delhi, il a tout de suite proposé l’idée de m’accompagner. Vous auriez dû voir son visage lorsque je lui ai dit qu’il n’y avait pas que le chauffeur mais aussi un collègue chargé de m’accompagner… Il était trop déçu ! Je lui ai donc dit que normalement il n’y aurait pas de problème pour qu’il vienne aussi, que j’en serais d’ailleurs très heureux, mais je ne sais pas s’il viendra… Affaire à suivre ! Il m’a également montré une photo du temple de Delhi se trouvant à environ 10km d’où je suis actuellement, et comme je ne fais rien dimanche, je vais voir s’il n’y pas possibilité d’aller l’approcher d’un peu plus près… Ratan a l’air motivé mais il n’a qu’un scooter !

Je rentre de ma visite de Delhi… Merveilleuse journée ! Un collègue, Sudhir, est venu me chercher à la Guest house avec son fils et le chauffeur. On a eu beau insister, Ratan n’est finalement pas venu… Pourtant il en mourrait d’envie car il est venu jusqu’à la voiture, et nous a regardé partir. Nous sommes donc partis direction « the Swaminarayan Aksharadham Temple », le plus beau temple de Delhi selon Sudhir de par son caractère unique par rapport à tous les autres se ressemblant. Et c’est vrai qu’il est vraiment magnifique ! Le plus frustrant pour un européen, c’est qu’on ne peut y pénétrer avec son appareil-photo ! En fait le gouvernement a très peur des attaques terroristes qui, lorsqu’elles surviennent, arrivent souvent dans des lieux sacrés comme un temple. C’est pourquoi ce temple n’est ouvert au publique que depuis deux ou trois ans, et que c’est plus dur d’y rentre que de rentrer dans le pays ! La voiture est fouillée, pour rentrer sur le parking on doit descendre de la voiture pour se faire fouiller. Une fois cela fait, Sudhir m’a demandé d’enlever tout ce que j’avais de métallique sur moi : Ceinture, bijoux, portable, appareil photo, etc. car une fois encore on passe au bip pour vérifier qu’on ne transporte pas de matériel électronique (type bombe !) entre deux nouvelles fouilles ! Sudhir a même eu un contrôle supplémentaire : Ils lui ont demandé de retirer ses chaussures et lui on palper les chaussettes et les chaussures pour voir s’il ne cachait rien, de même pour son fils de 6 ans ! Une fois tous ces contrôles terminés, nous sommes enfin entrés dans le temple, et franchement ça vaut vraiment le coup, on comprend alors mieux tous ces contrôles. C’était d’une splendeur incomparable, jamais je n’avais vu un si bel édifice… Le temple est très beau de loin, mais plus on se rapproche, plus on voit les sculptures réalisées sur les murs. Aucun centimètre carré n’a pas été travaillé, aucun mur est plat sans gravure, c’était magnifique ! Les portes hautes de cinq mètres sont ornées de gravures en or, Je n’arrive même pas à le décrire… Pour rentrer dans le temple, nous avons dû ôter nos chaussures (et les laisser dans des locaux prévus pour) et laver nos mains, comme pour tous les lieux sacrés en Inde.

Une fois la visite terminée, nous sommes repartis direction Delhi pour faire un tour dans la ville et voir les bâtiments réputés tel que l’Indian Gate (qui est très ressemblant à l’arc de Triomphe), les bâtiments du parlement, le palais de Delhi, etc.

Une fois la petite ballade terminée, nous sommes allés au restaurant manger quelque chose. C’était une sorte de petit fast-food. Sudhir me conseille avant de rentrer de prendre un sandwich ou une pizza, car il doute que j’aime la nourriture indienne… Je lui dis donc que je prendrais une pizza. Je me suis retrouvé avec une pizza… Aux oignons ! Pas de viande, juste de la sauce tomate du gruyère, quelques poivrons, et pleins de gros morceaux d’oignons sur la pizza ! Hum trop bon !! Alors que Sudhir avait pris comme tous les indiens dans le restaurant un plateau avec plein de nourriture indienne différente, ça avait l’air trop bon !! Un peu dégouté sur le coup, surtout que la pizza est minuscule, mais je me dis que je me rattraperai ce soir chez Ratan. En sortant du restaurant nous sommes allés en face dans un marché pour allé m’acheter une puce de téléphone Airtel, marque équivalente à SFR en France. En même temps Sudhir a souhaité demander s’il était possible d’avoir Internet à mon appartement, et ils lui ont confirmé que d’ici deux à trois jours, je pourrais l’avoir, sympa ces indiens !! Pendant ce temps-là, j’ai préféré attendre dehors car tout le monde se bousculait pour avoir un client, et le magasin (pourtant en apparence dix fois plus clean que les autres autours) grouillait de mouches. J’en ai profité pour prendre quelques photos pour que vous compreniez toute l’ambigüité de l’Inde : Il y a des pubs pour des produits chers présentant une vie féérique, juste au dessus de la misère… Des bâtiments neufs et somptueux en face de taudis servant de magasins… C’est l’Inde, ne soyez pas choqué en voyant ces photos ! Détails ultimes : Vous n’avez pas l’odeur avec les photos… (Ceux qui veulent les voir je les envoie par mail).

Une fois sortis de là, nous avons fait un petit tour dans le marché le temps que ma puce soit activée, et une fois cela fait, nous sommes retournés payer le vendeur car la puce fonctionnait… Puis nous sommes rentrés à la guest house. Ce fût une grosse journée remplie d’images et d’odeurs, forte en émotion… J’ai profité du calme de ma chambre pour appeler Cyrielle. Ca m’a fait trop plaisir d’entendre sa voix et de parler en français, chose que je n’avais pas faite depuis 3 jours ! Mes parents m’ont également appelé, ça m’a permis de raconter un peu toute ma vie en 2 minutes. Je suis ensuite descendu pour discuter avec Ratan de ma journée, pendant qu’il cuisinait et que son fils Gobindo se pétait les neurones sur le Rubik’s Cube que je lui avais prêté. Il m’a encore fait un repas de fou, avec plein de bonnes choses qui piquaient un peu, juste comme je les aime. Il m’a demandé si vraiment sa guest house me plaisait, je lui ai répondu que forcément oui vu comment il prenait soin de moi, et que ses plats allaient me manquer ! Grosse journée pour un premier samedi ! Allé hop, au lit devant Dr House !
Petite remarque du jour :
La rivière de Delhi est pleine de bulles blanchâtres et sent moins bon que les eaux d’égouts en France


DIMANCHE

C’est… REPOS et glandouille !! Enfin, c’est ce que j’avais prévu car ne connaissant personne et ne savant pas du tout où aller, je m’étais dit que je ne ferais pas grand-chose ! C’est effectivement ce qui s’est passé, jusqu’à 17h. Ratan m’a proposé un thé. Ensuite je me suis posé dehors à regarder les enfants du quartier faire du cricket, grand sport national ici.

Ratan est venu me voir pour savoir si je voulais bien l’accompagner à Delhi, il avait juste une course à faire : Déposer un sac de je ne sais quoi chez je ne sais qui. Comme je n’avais rien à faire, j’ai accepté :

Nous voilà donc parti tout les deux sur son scooter, le gros, ou plutôt l’énorme sac entre ses jambes dépassant de partout (je ne sais même pas comment il a fait pour conduire !!) pour aller dans Delhi… 20 minutes de trajet, 20 minutes de folie comme d’habitude dans les rues indiennes ! Il s’est ensuite arrêté en chemin au retour pour m’amené à un festival du livres. Il cherchait des livres de cuisine en Hindi. C’était bien sympa, et lui était fan de voir autant de livres, il adore les livres de cuisine.

Une fois cela fait, je me suis dit qu’on aller rentrer, surtout que je commençais à bien me cailler derrière le scooter… Mais non ! Il s’est arrêté de nouveau dans une rue ou il y a avait plein de vendeurs de poulets et de poissons. Je ne vous raconte pas l’odeur ! Il m’a demandé si j’aimais le poisson, et comme c’est le cas, il en a acheté. Il s’est battu pour trouver du poisson frais, et l’a fait découper sur place au mileu des restes de poissons et de tête de poulet sanguinolant, c'étatit bien rigolo...

Au moins je sais que je ne suis pas une chochote !! Je viens de réaliser que, pour venir en Inde, il faut ne pas avoir froid aux yeux, savoir respirer avec la bouche pour éviter les odeurs, aimer la conduite sportive, et par dessus tout être préparé à la vue de la misère... Mais, aussi étrange que cela paraisse, j'aime de plus en plus ce pays, aussi pauvre sale et pollué soit-il...

Nous sommes rentrés pour qu’il prépare à manger. Sa femme Laxmi m’a préparé un bon thé bien chaud pour lutter contre le froid qui m’avait gelé sur le scooter, et je le déguste au moment où j’écris tout ça… L’avantage du scooter, c’est qu’on plus le temps de voir la misère environnante et les odeurs, et toutes les petites choses insolites, comme les éléphants en pleine rue de centre ville comme moyen de transport, mangeant les feuilles des arbres qu’ils croisent, ou encore les vaches mangeant les ordures car elles n’ont que ça à manger…
Bon il va falloir que je descende manger le poisson de Ratan, donc ainsi ce finit le récit de mon 1er week-end en Inde…

Dernière remarque :
Je n’ai toujours pas eu la tourista… (Touchons du bois !)