En musique ?

Bonjour tout le monde,

Tout d’abord merci beaucoup pour vos commentaires et mails de soutien…

En ce moment je n’ai pas grand-chose à vous raconter… Rien de très palpitant en tout cas ! Je pourrais vous raconter ma journée, mais vous vous ennuieriez… A moins que… Peut être…

A moins que je le fasse en musique.

Si j’étais un savant fou, j’inventerais un casque magique qui permettrait de discuter avec des chansons ! Mais je ne suis que fou, pas encore savant. Donc en attendant, je vais faire une petite expérience aujourd’hui : Je vais vous raconter ma journée en musique, et vois si vous ressentez les feelings que j’ai eu au fil du jour… Si les musiques ne veulent pas se lancer, utilisez Internet explorer, ça devrait le faire j'ai testé tout marche nickel !

Tout a commencé par un réveil musclé. Un énorme tonnerre en même temps que la sonnerie de mon portable. Ca pourrait ressembler à ça (coupez les musiques après quelques secondes, ou alors laissez filer pour profiter un peu, à vous de voir) :

Comme vous pouvez l’entendre, c’est assez désagréable ! Coupez-moi ça, c’est une horreur. Vous attendez quoi ??

Je me lève donc, la gueule dans le cul, à cause d’une nuit plutôt courte… Je vais lancer la bouilloire, et je file sous la douche… Enfin “file“, à la vitesse d’un gars qui a la tête dans le cul !

Sous la douche, c’est le petit moment d’éveil, l’eau chaude est là, alors j’émerge et j’ouvre les yeux petit à petit :

Cette musique m’ouvre les yeux, mais tout tranquillement… C’est de la douceur dans ce monde de brut…

Une fois habillé, mes idées noires reviennent, mais je suis d’attaque après un café serré, aussi noir que mes idées, alors je marche avec un pas lourd, et j’emmerde tout le monde. Ecartez-vous, je suis d’attaque :

Là on sent le gars qui y va… Il est prêt. J’ai envi de tout casser, mais en même temps tout glisse sur moi, je suis en moi, autiste, intouchable.

Une fois le taxi arrivé, il est pleut, j’attends sous l’orage un peu exprès, ça nettoie l’esprit et ça rafraichit… Je retrouve mon âme un peu plus propre après ces 30 secondes de gouttes glacées, et un sourire apparait presque sur mes lèvres. Je monte dans le taxi, et là, entre l’eau et la circulation toujours aussi hétéroclite de l’Inde, c’est un peu plus… rock :

Ce n’est pas encore à 300 à l’heure dans la tête, mais ça commence à monter…

Arrivé au boulot, je lis mes mails. La famille, les amis, le pourrissage, bref que du bonheur, je souris bêtement devant les mails gentils, je ricane doucettement devant les conneries, bref, je m’éveille, et m’aperçois que la vie peut être remplie de pleins de petits instants de bonheur :

(Attendez le refrain, j’aime bien)

Je me mets à bosser, il y a beaucoup à faire en ce moment. Petit point avec les collègues pour planifier les urgences et vérifier qu’on avance bien ou pas. Je ne vous cacherai pas que j’ai du mal à me concentrer très longtemps en ce moment… Alors je monte sur le toit le temps d’un café pour prendre un peu l’air ou la pluie, et me rafraîchir les idées… Là je serais plutôt comme ça :

Je redescends à mon bureau, et je me plonge à 200% dans le boulot, pour penser à autre chose. Je rédige mon rapport, aide à concevoir, pause des questions, réponds à celles de mes collègues, les problèmes surgissent, les réponses émergent, ça fait du bien de se remplir la tête de vis et de boulons, de contraintes de Von Mises et d’épaulements :

(Chanson choisie pour tout les “penses-tu“ et les “pourquoi“. Laissez-là pour le paragraphe suivant)

13h arrive, l’heure du repas approche. Le serviteur Pavan vient me chercher en me faisant un geste qui veut dire “lunch“, et en profite pour me glisser toutes les façons possible de dire bonjour qu’il connait, comme chaque fois qu’il me croise, c’est son jeu favori : Namaste, namaskar, ram ram ji, good morning, salam alicoume, et je crois que c’est tout… Là je vais grignoter, ou plutôt avaler mon repas indien avec les chapatis, un régal comme d’habitude, bien que depuis qu’ils ont changé de restaurant depuis un mois, et bien je mange exactement la même chose tous les midis… Mais ça n’a l’air de déranger que Reina et moi, alors on fait avec… C’est mon petit moment indien privilégié préféré :

(Oui c’est de l’hindi !!)

Souvent après manger, en ce moment, la digestion et le manque de sommeil aidant, j’ai un sérieux coup de barre, surtout que j’ai encore mangé comme 12 ! Avec la fatigue, les chagrins remontent un peu à la surface… Mais c’est plus de la mélancolie, pas de la déprim’ :

(Laissez-la pour le paragraphe suivant)

Alors je me mets à rédiger mon rapport, et j’écoute de la musique pour m’isoler du bruit incessant autour de moi (téléphone portable, les gars qui y répondent en gueulant bien fort, etc.). Ce genre de musique, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ne me rend pas mélancolique, mais me sort des nuages noirs justement. J’identifie l’écoute de Coldplay au Réveil, avec un grand “r“. Comme si tu sors d’une tempête, ou d’un cauchemar. T’en a chié, mais tu es heureux d’être là où tu en es…

Donc après cette écoute, je me sens mieux, je suis mélancolique mais heureux. Je redémarre. J’enlève une oreillette et fait le point avec mes collègues, et me remets à bosser de plus belle. C’est le passage où ça va, je maîtrise, j’y vais doucement mais sûrement :

Cette musique vous dit que je suis dans le taf, et que ça se passe plutôt bien, ça avance. On se motive, on s’aide, on fait de la conception, on se creuse les neurones, j’ai l’impression de ne pas avoir fait 5 ans d’études en mécanique pour rien. Je me sens bien.

Et puis, 17h30 arrive. Je range mes affaires doucement, fini ce qu’on était en train de faire car ça me plait plus que de faire un rapport technique en anglais. Je dis au revoir à mes collègues, et souvent en ce moment je me fais prendre en otage à la table de ping-pong. Ils me donnent une raquette, et je leur dit « 5 minutes hein ?! ». Bon et puis j’y suis encore 20 minutes plus tard ! N’empêche ça détend et ça permet même de rire, c’est cool :

Oui, oui, encore une fois, mais elle colle bien à la situation : Elle bouge, elle parle de potes, et elle me fait vraiment trop rire en fait, même si ce n’est pas mon style de chanson… Un peu comme la situation d’ailleurs : Je suis le seul gora au milieu d’une bonne troupe de potes indiens, ça change quoi !

(Laissez-la jusqu’à la prochaine)

Sur la route, si je ne pars pas trop tard, j’ai l’éclairage parfait du soleil pour apprécier la route. Lorsqu’il descend un tout petit peu et qu’il jaunit les murs de chaux des maisons, alors là je vous jure ça a de quoi réchauffer le cœur d’un esquimau en moins de deux ! Le quartier des laveries, avec les milliers de vêtements plus colorés les uns que les autres, les gens sortant du boulot, ceux qui courent après leur bus, déjà bondé jusque sur le toit, ceux qui rigolent entre potes, ceux qui font une sieste sur les ronds-points à l’abri d’un arbuste, … Alors bien sûr, il y a la misère, les enfants qui se battent pour faire une poubelle et boire les quelques gouttes au fond des bouteilles de soda, les cabanes sur les trottoirs, les chawls (je vous expliquerais demain), etc. Mais je ne sais pas, avec cette lumière, le sourire des indiens heureux d’avoir fini leur journée, j’ai le cœur gros mais je souris, bêtement. Et parfois je ferme les yeux le plus fort possible comme un môme, pour essayer de retenir tout ce que je vois, en me disant que ça, c’est l’Inde qu’il faut que je me souvienne.

Une fois rentré chez moi, je me déshabille (bah oui il fait 35°C malgré les orages matinaux !), je me sers un verre (pas d’alcool voyons ! Pour qui vous me prenez !!^^), J’allume la tv sur HBO, et mon pc. HBO est une chaine internationale qui ne passe que des films, en anglais, et en continu. Bon les films sont rarement supers trop biens, mais il y a quelques exceptions, alors si c’est un bon film je le regarde, sinon je coupe le son et me remet de la musique… Souvent c’est le petit quart d’heure où je tourne en rond, je ne sais pas trop quoi faire. Mais je branche MSN, et je discute avec plein de monde… Et je me mets un peu de musique de fond qui ne fait pas pleurer :

(Non non je vous jure elle n'est pas triste, elle est trop belle, écoutez les paroles jusqu'au bout)

Et puis, une fois la soirée achevé, après avoir discuté avec pas mal de monde, vu la familia et les potes sur Skype, j’ai un moral béton ! J’ai trippé, discuté sérieusement, vu du monde, ça fait du bien ! Du coup souvent je n’ai plus envi de dormir malgré la fatigue que j’ai trainé toute la journée ! Relou le gars hein ?! Oui bah ça va on fait ce qu’on peut !! Mais c’est de votre faute à vous tous aussi ! Du coup, je me sens… Comme ça :

(Ecoutez le refrain)

Vous comprenez pourquoi je n’ai plus envi de dormir !! J’ai une envie folle de refaire le monde, de faire des choses incroyables, hurler depuis ma terrasse qu’il faut que personne ne s’inquiète, que l’on va tout arranger, que ça ne sert à rien de pleurer, qu’il faut garder la pêche. Et là je me dis que je l’ai mon exutoire : La musique, liée à l’écriture. Et c’est sur cette musique-feeling que je peux aller au lit, un peu plus tranquille, amoureux, apaisé et fatigué. Je n’ai pas envi de dormir, alors je lis ou regarde un épisode d’une des séries que je suis, puis je m’effondre…

…And tonight, we can truly say, together we’re invincible…

Voilà ma journée d’hier sans les détails mais avec les sentiments. J’espère que l’expérience vous a plu, j’ai un autre truc à tester dans le genre, mais je vous ferai ça plus tard ;)

Bon week-end à tous, il y en a qui bosse le samedi !

Bizoos