Bonjour à tous,
Bon et bien en raison d’une grosse flemme de ma part, je n’ai pas écrit la suite de mon récit…
Rooooh j’aime bien faire des blagounettes dès le matin ! Hihihi !
Vous êtes prêts ? Alors c’est parti…
Après une nuit “un peu“ plus longue, on s’est réveillé à 8h. On avait rendez-vous avec Robert à 9h, donc on est monté déjeuner… Encore une fois, il fut copieux à souhait, de quoi vous clouer dans le fauteuil avec cette chaleur toujours présente ! Ce matin là, j’ai fait l’erreur de ne pas mettre de produit anti-moustique avant d’aller déjeuner… Fatal ! 15 et 19 piqures de moustiques sur chaque pieds, véridique et douloureux, car ils ne partent pas à cause du frottement des chaussettes depuis lundi… Je vais finir par aller au travail en claquettes !
Le temps que mes deux gonzesses se préparent, il était quasiment 10h… J’ai eu beau les presser, impossible, de vrais indiens ! Et même quand j’ai utilisé l’argument que Robert nous attendait, ils n’ont pas manqué qu’il était payé (voir qu’il vivait) pour ça… Ne soyez pas choqué, c’est l’Inde.
On a donc démarré à 10h, et Robert nous a conduits à Amber Fort. Amber est l’ancienne capitale du Rajasthan, province où se situe Jaipur. Elle se situe à 11km de Jaipur. On a donc fait environ 15km en Rickshaw depuis l’hôtel. C’était assez inconfortable mais terriblement rigolo, surtout que pour aller à Amber, on a du passer au milieu des montagnes, des petites du genre Puy de Dôme mais en Rickshaw…
Mais avant d’attaquer ces montagnes, on s’est arrêté face à Jal Mahal, ce qui signifie “Palais de l’eau“, pour la bonne raison que ce palais se trouve en plein milieu d’un lac ! C’est assez magnifique pour être franc !! Seul petit soucis : Comme d’habitude, il était en rénovation, donc ce que vous voyait en haut des tours, ce sont des échaudages en bambous encore.
Et juste en face de ce palais magnifique, là où était garé Robert et son rickshaw, devinez ce qu’il y avait… Allé, devinez ! Je vous aide, ça commence par “élé“ et ça finisse par “phants“ !! Bon il y avait aussi des dromadaires, mais ça m’étonne même plus tellement j’en vois ici ! (ça fait le mec blasé qui se la pète, j’adooore !)
Après avoir négocié sévère avec les propriétaires, j’ai eu le droit de monter et de faire un mini tour avec une photo. En fait ils voulaient 150 Rs pour une photo, et 200 pour une balade, et c’est vrai que ça ne fait rien en euros (entre 3 et 4€), mais mes collègues ne lâchait pas l’affaire car dans leur villes natales, à Pondichéry, tu peux faire un tour de nénéphant pour 5 Rs ! Alors finalement, au moment où on allait repartir et que le rickshaw chauffait, ils ont accepté de me faire monter pour 100 Rs, preuve à l’appui :
Après la série de photo et le minitour sur cette grosse bêbête poilue (si si je vous jure, ça a des grands poils sur la trompe !), on est reparti, et j’étais tout content ! On a donc repris la route pour Ambert, et, en sortant des montagnes, on a commencé à voir le fort...
Il est gigantesque. Il fait parti des trois plus gros forts de la région, puisque c’était un point stratégique sur la route de Delhi. On a mis plus de trois heures à le visiter, et on a du voir qu’à peine la moitié de tout ce qui était visitable ! C’est une véritable ville. L’architecture est digne des rêves : La porte à l’entrée doit faire trente mètres de haut, et tout est à cette mesure. Un géant aurait pu y habiter sans rien modifier, si ce n’est les petites cours qui s’entre chevêtre, reliés par des couloirs qui serpentent tout le fort. Tout ce qui brille est bien évidemment de l’or. On a du grimper les escaliers que vous voyez sur la photo ci-dessous, et vu qu’il était midi au soleil et qu’on frôlait les 43°C, autant vous dire que ce fut assez éprouvant ! On était morts et trempés une fois en haut !
Il y avait un peu beaucoup de touristes étrangers, mais ça ne restait qu’un faible pourcentage par rapport à la masse d’indiens venus de tout le pays pour visiter… Ils sont toujours aussi présents dans les monuments, et c’est ce que j’adore car leurs vêtements colorés ajoutent une petite touche de magie supplémentaire…
Vers la sortie, il y avait quelques animations, comme des familles qui dansaient :
Ou encore des charmeurs de serpents :
C’était super rigolo de voir le serpent, avec la musique de la flûte, on aurait dit un dessin animé ! Oui je sais je suis resté un peu gamin, mais face à ces merveilles, c’est dur de ne pas replongé dans l’enfance !
Tiens, au passage, admirez les vaches sacrées en train de prendre un petit bain, vu de haut je trouve ça marrant :
Après cette longue et chaude balade, on est retourné au Rickshaw pour qu’il nous emmène manger.. Et regardez le rickshaw garé à côté du notre :
Le chauffeur m’a dit qu’il aimait le français et qu’il l’apprenait, et m’a fait une petite démonstration en sortant tout ce que les indiens savent dire en français : “Bonjour, comment allez-vous ?“
On a mangé un sandwich vite fait dans un mini resto américanisé à souhait (Britney Spear en fond sonore ! Beurk !), puis après avoir été refroidis par la clim, on s’est remis en route : Robert nous a emmenés dans un atelier de poterie, qui est une des spécialités de Jaipur. Ce qui est bien, c’est qu’une fois de plus, le vendeur nous a fait une démonstration avant que l’on achète quoique ce soit…
Du coup, bien sûr, on n’a pas pu se retenir d’acheter plein de choses, mais blabla cadeaux blabla vous connaissez la chanson…
La personne dans le fauteuil sur la photo précédente, c’est Robert, notre chauffeur. Je pense qu’il était commissionné par certains magasins quand il y emmène des touristes. Et puis, comme le veut la culture indienne, il était de toute façon toujours accueilli par un thé, un peu d’eau fraîche et un endroit frais ou se poser pour lire le journal qui traine en nous attendant.
Une fois nos petites emplettes faites, on est allé voir les jardins du Maradjah. Mauvaise idée, puisqu’en fait ils faisaient payer l’entrée, alors qu’il n’y avait quasiment rien à voir, l’herbe était brûlée et les bâtiments tombaient en ruine… Alors on en a profité pour faire plein de photos de nous :
Arrivé à ce moment-là de l’histoire, je me permets de vous rappeler qu’il faisait une chaleur quasi-insoutenable, donc on a décidé de filer au môlhe (centre commercial) juste en face, histoire de se refroidir un peu. Et comme c’était un truc de riche, mais alors de très riche (un tapis = 400€, oui euros !), on a été reçu comme des rois ! On a eu le droit au thé glacé et aux vendeurs à plat ventre devant nous… Pramod s’est acheté un tee-shirt Pepe jeans et moi un cadeau de plus pour je ne sais pas qui encore dans un autre magasin…
Vu qu’il commençait à déjà se faire tard, on a décidé de retourner à l’hôtel chercher nos sacs et e rafraîchir un petit peu, puis on a repris Robert pour qu’il nous dépose à la gare… On était complètement mort, mais super heureux d’avoir vu toutes ces merveilles…
Sur la route, petit fait insolite : On a manqué d’écraser un flic qui s’est jeté devant le rickshaw. Robert n’a rien dit, le flic s’est approché très près de sa tête sans mot dire, et notre chauffeur a ouvert la bouche… Le gros flic a mis son nez dedans, puis a dit un truc en hindi du genre : « C’est bon casse toi ! » avec un air très agréable… Il voulait juste savoir s’il était ivre ou pas !
On est donc arrivé à la gare, on a remercié et payé Robert qui nous a donné sa carte pour qu’on l’appelle la prochaine fois qu’on reviendrait. Par contre, il nous a dit que la prochaine, il faudrait qu’on vienne avec nos petites copines, pas le choix ! On a bien rigolé, il était sympa Robert… D’ailleurs, je viens de retrouver son prénom, puisque j’ai retrouvé sa carte : Sonu. Sonu Kumar. Donc, si à tout hasard quelqu’un allait à Jaipur, sachez que j’ai un rickshaw-man jeune, frais et dispo, qui est très gentil avec un rickshaw en super bon état… Comment ça personne n’y va ??? Ok je sors… Vous permettez que je finisse mon histoire avant ? Ok…
Arrivé dans le hall, je n’étais pas trop dépaysé par rapport à la gare de Delhi : Des gens qui dorment partout, allongés par terre. Il y en a tellement partout qu’il faut faire attention à ne pas marcher sur eux (car il y a quand même des enfants et des nouveau-nés aussi !).
Comme Praveen et Pramod n’avait pas réservé en même temps que moi les billets, nous n’étions pas dans le même wagon. Une fois de plus, j’ai eu beaucoup de chance, car apparemment ce train-là aussi est un des meilleurs d’Inde. En ros, j’ai pris les deux meilleurs trains d’Inde ! Et on m’a dit que si un jour je prenais un train “normal“, je devrais faire attention à mes affaires ! Alors que dans ceux-là, on a pu laisser des gens les surveiller sans aucun souci… L’expérience me tente quand même assez, pour vivre l’Inde jusqu’au bout…
Ayant un peu d’avance, on a patienté sur le quai, le soleil tombait doucement, et il y avait tellement de couleurs autour de moi… A donner le tournis ! Lorsque le train est arrivé, on s’est dit bonne route, ils sont montés dans leur wagon, et moi dans le mien… Contrairement à l’allé, comme le voyage se faisait de 17h45 à 22h45, ce n’était pas un train couchette :
J’ai trouvé ma place et je me suis installé nickel, vu qu’il n’y avait personne à côté de moi, une des rares places de libre à ce moment-là ! Comme à l’allé, une fois que le train a démarré, un serveur nous a amené des bouteilles d’eau… Puis ce fut le tour du jus de mange :
…Puis d’un encas “Samossa – Sandwichs“ avec bonbons et sachets de thé (avec lait et sucre bien sûr, obligatoire en Inde) :
Alors là, vous vous demandez peut être comment j’ai pu faire pour avoir de l’eau chaude… Et bien oui, ils sont malades :
Chacun avait son petit thermos d’eau chaude ! Ils assurent trop dans ces trains de fous ! Praveen et Pramod n’ont pas eu le droit à tout ça car il était dans une classe inférieure, dans un wagon en meilleur état que le mien pourtant, mais avec juste de l’eau et un repas, et des mômes qui couraient et hurlaient partout !
Il faisait vraiment très froid avec la clim, surtout que les ventilos étaient allumés aussi :
Une fois tous ces encas terminés, je pensais en avoir terminé avec la nourriture… Mais non ! Car une demi-heure plus tard, la petite soupe de légumes avec les pains secs et le beurre comme à l’allé étaient de retour…
Le repas est ensuite arrivé : Non-veg pour moi, comme à l’allé… Crudités (oh un gros piment vert ! Miam !) Poulet en sauce, Dahl, riz, et chapatis. Et comme entre temps à une autre gare où on avait fait escale, un jeune indien été monté et était assis à côté de moi, on a discuté un peu, et au moment du repas, il m’a fait goûté des plats qu’il ramenait de chez lui. Des sortes de chapatis mais avec plein de légumes et d’épices dedans… Trop bon ! Sympa le mec. Oui, je confirme, on passe notre temps à manger dans ces trains ! Du coup, on ne voit pas passer les 5h de trajet.
Je crois que c’est à ce moment que j’ai commencé à chavirer… Après le repas. Mais avant de continuer, je vous propose de vous remettre en situation, en vous faisant choisir la musique que vous voulez, c’est ce que j’écoutais dans mon lecteur mp3 pendant le voyage… Faite votre choix, au menu :
- Coldplay – Violet Hill : Enivrant, allé direct pour l’espace avec ce son, un espoir qui nait dans la poitrine, une envie de changer le monde. (Ce n’était pas celle là dans mon lecteur, mais je l’aime bien, c'est la dernière de Coldplay).
- Radiohead – Videotape : Un peu, voire beaucoup, mélancolique… De petites larmes viendront peut être, vous n’en sortirez pas indemne, mais vous serez heureux.
- Barbara – A mourir pour mourir : Une voix, des roulements de “r“, une force, une vie. Un peu de nostalgie du bon vieux temps peut-être, mais tellement de courage dans cette chanson.
- Justice – Genesis : De l’électro, du son qui réveille, qui emmène loin aussi, et qui donne la patate… Un peu violent, non-amateur s’abstenir.
- Military Intervention - Fedayi pacha remix : Magique, rêveuse et faisant rêver, cette chanson emmène ses auditeurs au-delà de toutes frontières…
- Beck - Everybody's Gotta Learn Sometimes : Beaucoup de mélancolie, une envie de balancer son corps doucement au rythme de cette chanson douce.
Je vous conseille Coldplay pour lire la suite, elle correspond plus à mes sentiments du moment. Au pire, vous pourrez toujours toute les écouter à la fin...
Le soleil se couchait peu à peu, les paysages que je voyais par la fenêtre était nouveaux et tellement différents de ma petite vie d’élève-ingénieur. J’avais l’impression d’être à des années lumière de ma vie…
J’ai regardé tout autour de moi, et je n’arrivais pas à réaliser que j’étais ici, en Inde, au milieu de ces indiens, m’accueillant dans leur pays… Je suis dans un train au beau milieu de la campagne indienne, bercé par les doux remous du wagon, entendant mes voisins parler en hindi et rire, le soleil se couche sur ces paysages magiques, entre le désert et les plantations de thé… Des motos nous suivent sur la piste à côté, les femmes portent des saris colorés, assises sur les charrettes tirés par des dromadaires, attendant que le train passe pour traverser les rails… Et là, c’est monté en moi. Une révélation, je crois que j’ai enfin réalisé l’ampleur de la chance que j’avais d’être là, de vivre ça. Comme Marie dans le parc de Humayun’s Tumb, j’ai alors compris…
J’ai compris que je vivais le meilleur moment de ma vie, que jamais je n’avais été autant heureux. Les larmes étaient aux bords des yeux, mais le soleil me chauffait le visage, comme s’il voulait les sécher, et je souriais, heureux.
Le fait d’être seul renforçait le tout, car, vous allez peut êtrevous moquer, je me trouvais courageux. J’étais fier d’avoir fait ça, d’être le seul gora dans ce train, et en plus : De m’y sentir bien.
On ne vit pas mille moments comme ça dans sa vie. Je pense qu’on peut les compter sur les doigts de la main.
Heureux.
Ce pays n’est pas comme les autres. Pauvre, il a fini par m’arracher des larmes d’impuissance. Mystique, je commence à avoir peur des mauvais sorts et à penser à Ganesh pour m’attirer la chance. Magnifique, même les décors d’Indiana Jones ne rivalisent pas avec les monuments d’ici.
Ce pays, le plus vieux du monde, semble hors de porté du temps qui passe, et à l’écart de ce monde… Il laisse entrer l’économie mondiale toute affolée et à 300 à l'heure, qui semble glisser sur son dos, comme si ce n’est qu’une des multiples époques à traverser pour l’Inde, et que rien ne pourrait la faire accélerer. On sent… L’infinie ici, comme si le temps ne comptait plus…
Inde, je t’aime.
Merci
Je ne pense pas avoir besoin de vous raconter mon retour en taxi chez moi.
Bonne journée tout le monde, ainsi ce fini ce récit : Il a commencé par un "bonjour", il finit par un "bonne journée". Et entre les deux ? Des mots, beaucoup de mots.
Arno, lâche ton clavier, il faut les laisser partir maintenant...
Oui mais je n'y arrive pas, je suis bien là.
Oui mais ils ont une vie, lâche-les un peu tu veux ?! Pff un vrai gamin...
Ok, ok... Bon, ben... Salut tout le monde... A bientôt hein ? Vous reviendrez me voir ici de temps en temps hein ? Bizoos.
Attendez !! Je voulais juste vous dire, juste pour être sûr que vous reveniez : Dans un mois, je pars dans la jungle indienne, dans des cascades gigantesques, je dormirai sur place et ferai sûrement du rafting aussi... Vous souhaitez en savoir plus, revenez me voir un de ces jours ;-)
Photo-Teaser :